Lire des femmes : comment j’ai développé mon féminisme à travers la lecture


Pensées / jeudi, avril 24th, 2025

Je suis une grande lectrice. J’ai toujours un livre avec moi et plusieurs (dans différents formats) en cours de lecture. Je lis beaucoup de roman appartenant aux genres des littératures de l’imaginaire, mais pas que, tant que le sujet m’attire. Mais depuis quelques années, il y a un peu de changement…

Je lis principalement des femmes

J’ai mis très longtemps avant de me décider à écrire cet article. Peut-être par peur de déplaire ces messieurs écrivains, alors même que j’en lis encore (un peu), allez savoir.

La première question que vous vous posez peut-être, c’est « mais pourquoi donc te concentrer sur les autrices » ? D’abord, parce que je fais ce que je veux ! hé hé. Ensuite, et plus sérieusement, j’ai lu énormément d’écrivains masculins durant mes études et ma jeunesse*. Pendant tout le lycée, le nombre de livres écrits par des femmes doit bien se compter sur les doigts d’une main (deux, si on veut être optimiste), dont Mary Shelley et Nathalie Sarraute.

Des romans, des pièces ou des recueils qui ont pour sujet des femmes, j’en ai lu. Mais les protagonistes féminines étaient vues et dessinées par des hommes. Difficile de s’identifier vous avouerez. Ça a un peu changé durant mes études de lettres où j’ai découvert Toni Morrison, Maryse Condé, Marie de France, Harper Lee : autant de femmes qui m’ont ouvert de nouvelles possibilités et de nouveaux horizons littéraires. Des horizons en matière de contenus, mais aussi d’autrices. Je vous l’écris tel que je le porte dans le coeur : c’est pendant mes études de lettres que j’ai commencé à découvrir les autrices. Et je ne regrette rien, car j’ai mis les pieds dans un monde merveilleux rempli de plumes de qualité et qui gagneraient à être connues.

Petit à petit, à mesure que mes convictions féministes, antifascistes et antiracistes se sont développées, cette décision de lire quasi uniquement des femmes est devenue une position politique. Politique, car à travers la lecture (et le fait de parler de mes lectures), je souhaite mettre en lumière des écrits de femmes et de personnes LGBT+.

Et puis je dois le dire, la vision des hommes cisgenres hétéros, blancs, j’en ai un peu soupé, sensation de trop-lu. Place à d’autres voix, des plumes qui dessinent un monde qui me parle davantage, dans lequel je me reconnais plus. Et aussi, des écritures qui me montrent des contextes de vie que je ne connaitrai jamais, de par ma couleur de peau, mon genre ou mon orientation.

C’est pour ça que lire des femmes et des personnes LGBT+ est l’une des décisions les plus salvatrices de ma vie culturelle : j’élargis ma façon de voir le monde et ma réflexion politique et sociale. Comment lutter pour un monde plus juste et plus sain sans avoir la capacité de comprendre ce à quoi fait face une grande partie de la population ?

C’est sûr, je me suis souvent sentie morveuse et j’ai effectué maints virages à 180° sur de nombreux sujets autant que je suis tombée de mes certitudes pour bâtir d’autres schémas de pensée. Mais ça fait du bien, ça décrasse et ça fait avancer. Et aussi (surtout ?), je me reconnais enfin davantage dans ce qui est écrit, en particulier par les femmes pour le coup.

Bien sûr, je lis des autrices dont j’aime la plume, pour le contenu de l’oeuvre et/ou sur des recommandations. En quête de livres d’autrices ? Mate ce réel home-made !

Bien sûr, il y a certainement autant de raisons de lire des autrices en majorité que de personnes qui lisent des livres écrits par des femmes. Alors, je me demande : quelle est la vôtre ?

* Bien sûr pendant ma jeunesse, je m’en fichais du genre de l’auteurice, mais je m’en rends compte maintenant, je lisais 95 % d’hommes.

Image Wiki commons

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