Regarder passer les saisons


Pensées / samedi, juin 7th, 2025

Depuis un petit bout de temps maintenant, je me fais la réflexion suivante : les journées me paraissent parfois longues, mais lorsque je prends un moment pour regarder par-dessus mon épaule, je me rends compte à quel point le temps a filé. Et je trouve ça dingue.

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Au moment où j’écris ces lignes, nous sommes début juin. Quasiment à la moitié de l’année. Et lorsqu’on m’en fait la remarque, je suis toujours saisie par l’étonnement et je me demande « mais où a bien pu passer le temps ? »

Ça sonne un peu « boomer », cette histoire, non ? Mais le caractère relatif du temps me fascine. Tu sais, le temps qui s’étire quand on assiste à un événement où on n’a pas envie d’être et qui file comme une flèche quand on passe de bons moments avec celleux qu’on aime*.

J’ai 35 ans, toujours à l’heure où j’écris ces lignes. Et je commence à me dire que les années passent très (trop !) vite. J’ai un genre de vertige lorsque je réalise que cela va faire 10 ans que j’ai terminé mes études, que quand je pense « il y a 20 ans », je pense d’abord aux années 1980 et non aux années 2000.

Comme beaucoup je crois, je pose un regard rempli de nostalgie pour une époque que j’ai peu connu, les années 90, et pas du tout, les années 80. Ce sentiment a un nom, l’anemoia (j’ai écrit un article à ce sujet : ici).

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Depuis quelques années, j’ai un rapport plus apaisé au temps qui passe. Je prends le temps de faire les choses à mon rythme et je m’organise pour avoir du temps. Je me détache des écrans (je t’en parlais dans cet article) autant que possible, je privilégie la qualité à la quantité, je pratique des loisirs déconnectés : jardinage, lecture, cuisine, broderie and co.

Et puis, je prête attention au rythme des saisons de la roue de l’année : je célèbre chacune d’elles avec ce qu’elle apporte de beau (et de bon !) et j’adapte ma vie à leur passage. Il n’est pas rare que je fasse de fréquentes micro-pauses pendant mon travail pour aller prendre le soleil rapidement dans le jardin.

Mes loisirs me réapprennent le temps long : il faut du temps pour que les plantes poussent, pour savourer une lecture, faire apparaître un motif au fil et à l’aiguille ou laisser l’aquarelle sécher.

Bref, je vis un peu différemment, et j’aime ça.

Avec les années, je me demande à quoi rime la course à la productivité personnelle. Pourquoi vouloir tout compter (le nombre de lectures par mois, par an), tout mesurer si on ne garde à l’esprit que la volonté d’être le ou la meilleur·e ? Ne comptez pas sur moi (tu as le jeu de mots ?). Alors quand je le peux, et je suis consciente de la chance que j’ai de le pouvoir, je prends le temps, je savoure au mieux chaque journée qui s’offre à moi, sans trop m’arrêter sur le négatif.

C’est cet être-là qui m’apprend beaucoup ❤️

Évidemment, j’ai un peu de peine pour les moments où je n’ai pas su profiter (merci l’anxiété). Mais je me réconforte en pensant que l’univers/la vie/le destin, appelle ça comme tu veux, m’en donnera encore beaucoup d’autres.

Alors, ce n’est pas si mal, non ?

* Ce qui est vraiment injuste, au passage.

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