
Ou pourquoi le féminisme est toujours autant d’actualité (et où je suis toujours aussi énervée).
Attention, cet article aborde (pas de manière graphique) les sujets suivants : violences sexuelles, santé mentale
Le 6 décembre dernier, Brigitte Macron a insulté des féministes venues interrompre le spectacle d’Ary Abittan (visé il y a quelques temps de par une accusation de viol) de « sales connes ». Bien entendu, ces propos ont produit de nombreuses réactions dans les cercles féministes, comme le collectif Nous toutes.org.
Les féministes (mais aussi des personnalités politiques) étaient indigné.es et vénères et je les comprends. Je suis moi-même saisie qu’une femme (mais on en reparlera) de « premier plan » (on parle quand même de la femme d’Emmanuel Macron) fasse preuve d’un comportement pareil.
Qu’on soit bien au clair ici, je ne suis pas d’accord avec ces propos, je suis même outrée qu’on puisse encore les tenir en 2025, a fortiori de la part d’une femme éduquée et épouse de l’homme qui a placé la condition des femmes comme priorité de son quinquennat (lol). Ironie (et ébahissement) mise à part, cette situation est symptomatique de la raison pour laquelle l’égalité des genres est loiiin d’être atteinte en France. Je trouve ces propos d’un grand mépris envers les personnes militantes, leurs luttes pour l’égalité et contre la culture du viol. Plus encore, j’y vois une banalisation tristement présente du sexisme qu’on appelle « ordinaire », qui pousse une personne pourtant éduquée et haut placée dans la société à sortir de genre de propos en toute détente. Je rappelle que la dame a émis ces propos en riant (comme à une bonne blague, comme quoi l’humour est la chose la moins bien partagée parfois) et devant les caméras. C’est dire à quel point c’est encore intégré à notre culture.
C’est sûr, le patriarcat et ses copain.es la culture du viol et le capitalisme ont encore de beaux jours devant elleux. Et c’est pourquoi les luttes féministes et intersectionnelles sont aussi importantes, pourquoi il est important de parler de ce « dérapage » et de le remettre dans notre contexte politique et social actuel.
Et encore, ce n’est que la partie visible, donc minuscule, de l’iceberg. Clairement, je ne m’attarderai pas sur le cas de l’homme défendu par madame Macron, déjà parce que je n’en sais pas assez à son sujet et que je n’ai pas envie de le citer plus d’une fois, merci bien. Et surtout, parce que je suis fatiguée de ce dénigrement des luttes féministes (qui sont ici visées) et intersectionnelles de manière plus générale.
J’en ai plus que marre de voir la parole des femmes systématiquement remise en cause sous prétexte qu’elles sont des femmes. J’en ai envie de vomir, d’entendre des propos abjects et intolérables que les hommes (et les femmes qui les défendent) utlilisent pour se justifier de l’injustifiable.
Et quand j’écris que je suis fatiguée, je parle de ma santé mentale. Car ces sujets me suivent jusque sur mon lieu de travail. Je l’ai choisi, car je suis persuadée qu’il faut lutter et le milieu professionnel, dans lequel on passe (au minimum) 35 heures par semaine est un haut lieu de la lutte (quel que soit le milieu pro bien entendu).
Mais parfois, je craque. Heureusement, je suis bien entourée par des femmes et des hommes qui me soutiennent et/ou luttent à mes côtés, chacune et chacun à sa mesure. À travers le militantisme, j’ai appris la sororité et l’adelphité, mais aussi combien il est primordial de sauvegarder sa santé mentale et se déconnecter*.
Pour conclure, quoi de mieux que d’écouter Marie, une militante au pôle média de #NousToutes, au micro du journal L’Humanité sur YouTube :
Plus de ressources :
Le glossaire créé par le site La Déferlante
* J’ai ce luxe et je suis consciente de mon privilège