Remonter la pente et réapprendre à écrire


Pensées / vendredi, août 27th, 2021

Voilà presque un an que je n’ai rien posté sur ce blog. Peut-être que je t’ai manqué, ami.e lecteur.ice. En tout cas, ça m’a manqué, à moi ! Mais alors, si je souhaitais tellement écrire de nouveau sur ce blog… Pourquoi est-ce que je ne l’ai pas fait ? Parce que ce n’était pas (qu’)une question d’envie.

Je te raconte ce qui s’est passé durant cette dernière année, tu viens ?

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2020 a été une année très particulière. Je ne parle pas seulement de la pandémie, j’ai eu la chance de la traverser plutôt sereinement sans en être affectée. Elle a même été riche en enseignements. C’est vers la fin de l’année que j’ai découvert mes limites… et que j’ai fait un burn-out. J’ai eu un peu de mal à mettre un nom sur ce que je ressentais. C’est le jour où je suis allée le cœur au bord des lèvres avec des palpitations chez mon médecin que j’ai compris ce qui m’arrivait. J’étais arrivée à mes limites et mon corps m’a dit stop. La cause principale, une pression énorme et une manageure qui ne comprenait pas ma souffrance. Heureusement, elle n’est plus là aujourd’hui.

Pour parler franchement, et un peu familièrement, j’ai morflé. Et aussi, je pensais qu’une fois un peu de repos pris, c’était obligatoire de toute manière, j’allais me sentir aussi bien qu’avant le burn-out. Spoiler alert : pas du tout. Pendant quelques semaines, j’ai eu du mal à reprendre un quotidien normal, avec des activités que j’aime pourtant, comme la lecture.

Mais j’ai surtout perdu deux choses très difficiles à récupérer, je m’en suis rendu compte : ma confiance en moi et l’envie d’écrire. Cela fait un an que je lutte pour les regagner, petit bout par petit bout.

Récupérer sa confiance en soi, c’est lutter contre son esprit, contre cette petite voix qui te souffle « Et si tu t’étais trompée ? » au travail et « Tu es sûre que tu es à la hauteur ? » dans tous les autres cas. C’est aussi réussir à se dire de nouveau « J’ai réussi ! » et collectionner les petites victoires. À l’heure actuelle, j’ai encore beaucoup de mal.

Mais le pire pour moi, ça a été la perte de l’envie d’écrire. Avant, j’arrivais à enchaîner une session d’écriture après une journée de travail. Après le gros de la vague, si j’ose dire, je ne pouvais plus. Mon ordinateur est resté éteint durant de longs mois. Je lisais, mais impossible de coucher un mot sur papier. Scénarios, chroniques de livres, articles de blog ou chapitre de fiction. Je n’y arrivais pas. Et ça me rendait malade. Même aujourd’hui, ce n’est pas aussi facile qu’avant. Mais au moins, j’y arrive (petite victoire). J’ai commencé par l’écriture manuscrite dans un carnet. J’y mets ce qui me vient en tête sans jugement et avec toutes les ratures que je veux. C’est mon espace et un texte qui ne sera lu par personne d’autre. Puis je me suis refamiliarisée avec les blogs. Par petites touches. Une chronique littéraire par ici, un morceau d’article par là. Sans pression surtout. Et au fil du temps, je constate que les idées reviennent et que j’écris de nouveau par besoin.

Durant cette période difficile, j’ai appris des choses importantes :

  • quand tu n’as envie de rien, il ne sert à rien de se forcer ;
  • on doit laisser le temps faire son oeuvre ;
  • il faut écouter ce que notre corps nous dit ;
  • le lâcher-prise est vital ;
  • on finit toujours par remonter la pente lorsqu’on prend soin de soi.

J’ai enfin appris à prendre soin de moi durant cette période. Surtout, ne reste pas seul.e avec ton mal-être. Je me suis fait aider et j’ai parlé de mon état à mes proches. Être bien entouré.e est primordial pour moi. À ce propos, je ne remercierai jamais assez mes ami.e.s et ma famille pour l’amour et l’amitié qu’iels me portent au quotidien.

Au fil des jours, j’ai donc repris goût à des choses « oubliées » momentanément, je suis ressortie et j’ai revu des ami.e.s. C’est sans doute ce qui s’appelle remonter la pente : ce réapprentissage d’un soi un peu cabossé dont il faut cerner les nouvelles formes.

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Aujourd’hui…

Bon gré, mal gré, la vie a repris son cours. Je tâche de composer avec celle que je suis devenue. Durant ces mois de repli sur moi-même, j’ai appris une forme de sérénité et de paix avec mon corps. C’est une acceptation qui m’a appris à m’aimer telle que je suis.

Comme tout le monde, je suis un être en perpétuel changement. Alors, j’essaie de me donner un cap, de m’y tenir et surtout de tenir bon malgré les détours sur la route.

J’apprends à dire non et à définir mes limites. Je suis désormais bien plus consciente de ce que je suis capable de supporter comme stress et comme pression. Je compose avec mes doutes et j’essaie de les dépasser au quotidien pour me renforcer au maximum.

« Un jour à la fois ». J’essaie de suivre au quotidien ce nouveau mantra. Il m’aide à me souvenir de m’économiser pour garder la même force et la même envie pour le lendemain. C’est aussi ce mantra qui m’aide à tenir lorsque trop de choses, tâches ou pensées obsédantes s’accumulent en une fois dans mon esprit et mon emploi du temps.

Remercier. Chercher, chaque soir, les éléments qui ont fait que la journée était belle, même lorsque j’en ai bavé.

Prendre le temps. Aller à mon rythme, dans la mesure du possible, pour ne pas laisser de place au stress et à l’anxiété.

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Bref

Aujourd’hui, je pense avoir remonté la pente. En tout cas, je suis sur la bonne voie et je solidifie mes accroches. Je te souhaite toute la résilience dont tu es capable si tu es dans la même situation.

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