Que faire de ma colère ?


Pensées / mardi, août 8th, 2023

Depuis quelques années où je me suis ouverte au monde, comprenez que je m’intéresse à la politique, à l’état de la société et de notre planète, je baigne dans la colère. J’en avais même parlé dans un précédent article, il y a quelques mois, dans lequel j’écrivais que je ne savais pas la laisser s’exprimer de manière claire et construite, que chez moi elle sortait brouillonne et écumante.

Et clairement, elle est partie pour ne pas s’éteindre. Au contraire, j’ai la sensation qu’elle ne fait qu’enfler, à tel point qu’elle menace parfois de me submerger. Merci l’hypersensibilité ! (mais pas que)

Moi qui aspire à la sérénité d’esprit, que puis-je faire pour éviter les brûlures ?

Lorsque ça ne va pas du tout, je me prends à avoir envie de ne plus me mêler de ces sujets qui m’apportent cette colère. Je pourrais me montrer indifférente, ou tout simplement faire comme si cela n’existait pas.

Je pourrais me dire que finalement ce n’est pas seulement mon problème et comme je fais ce que je peux, c’est suffisant. Que les autres se débrouillent. Je pourrais aussi me mettre des œillères pour ne plus rien voir que mon petit bonheur de femme blanche privilégiée.

Meh.

Il va sans dire que je ne peux pas faire ça. D’abord, car je pense qu’une fois qu’on sait, on ne peut pas faire marche arrière et ensuite, car je suis trop attachée à mes valeurs pour feindre l’indifférence. Je fais partie de celles et ceux qui peuvent agir, car j’en ai les moyens, alors je fais au mieux. Et j’essaie (j’espère surtout) par mes actions, inspirer mes proches à agir également pour notre avenir sur Terre, plus de justice et moins d’abus des politiques.

Il va falloir couper

Quand trop c’est trop, je coupe tout. Enfin, les réseaux. Et avec l’expérience, je ne suis rendu compte à quel point je suis perfusée aux réseaux sociaux et combien il est difficile de laisser effectivement le téléphone pour faire autre chose. Comme si chaque minute inemployée devait l’être par les pieuvres sociales.

Inutile de me voiler la face, j’y passe beaucoup trop de temps, pour au final peu de bénéfices. Je me divertis, je me tiens au courant de l’actualité de mes proches et connaissances, je m’instruis parfois. Mais souvent, je scrolle du vent.

Tout ça au final pour ne pas vraiment communiquer avec celles et ceux que j’aime.

Mais lorsque j’y arrive, quand je parviens à ne pas saisir mon téléphone à la moindre occasion, je me sens mieux. Je coupe le tuyau qui alimente mon besoin d’information, et les nouvelles anxiogènes par la même occasion.

Comme quoi, on n’est pas si mal avec soi-même. Je prends le temps de digérer ce que j’ai pu voir, de positif comme de négatif, je ralentis. Tout va si vite au niveau de l’information aujourd’hui, que la décharge de nouvelles, souvent négatives malheureusement, me donne l’impression de suffoquer.

« Il y a du bon en ce monde, monsieur Frodon, et il faut se battre pour lui. »

Tout est affaire d’équilibre au final. Aussi j’essaie de rechercher aussi les bonnes nouvelles sur les réseaux sociaux (hé oui) et auprès de personnes inspirantes qui luttent sans relâche pour que le monde se porte mieux.

Les lire, les écouter et les voir agir donne du courage et le choc pour me faire avancer aussi. Ces militant·es ont (je pense) réussi à canaliser leur colère et à l’empêcher de stagner par l’action. Elles et ils montrent que c’est possible, que d’autres possibles sont envisageables, à nous, citoyen·nes de les faire advenir.

Je me sens petite sur les épaules de ces géant·es, mais elles et ils tracent une voie que j’espère consolider après elleux afin que l’on puisse encore conjuguer l’avenir. Je n’ai pas d’enfant et je ne sais pas encore si je souhaite en avoir, mais j’aimerais vraiment que les générations à venir puissent profiter de ce dont je profite actuellement.

~

Au quotidien donc, je tâche de garder un équilibre, mais surtout l’esprit tranquille et clair pour agir plutôt que de me morfondre et me consumer dans mon coin. Mais loin d’étouffer toute colère en moi avec des vide-esprit, je garde en moi la petite flamme de la révolte avec un rappel, pour ne jamais laisser tomber la lutte.

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