Est-ce que je suis adulte ?


Pensées / mercredi, janvier 26th, 2022

Je viens d’avoir 32 ans. J’aurais pu attendre les 33 (l’âge d’un J. bien connu), mais manque de bol (ou pas), la question me trotte dans la tête depuis longtemps. Trop pour attendre un an de plus !

Quoi qu’il en soit, j’ai toujours un peu l’impression de faire semblant d’être une adulte

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Quand j’étais petite, je pensais qu’une fois devenue adulte, je le saurais. Je saurais où j’irais, ce que je voudrais, ce qui compte et que tout serait définitif. Comme beaucoup, je pense : c’est comme ça que je croyais que mes parents faisaient.

Peut-être aussi que je pensais qu’on nous apprenait à l’être, adulte. Eh bien apparemment, ce n’est pas le cas, ou bien je n’ai pas eu le mémo.

Personnellement, je n’ai pas l’impression de l’être tout à fait. Ou plutôt, j’ai parfois la sensation de faire semblant. Pourtant, je suis adulte selon des critères qui me semblent extérieurs à soi : j’ai un métier, des responsabilités, un appartement, je paye mes factures et d’autres choses de ce genre. Mais malgré tout ça, c’est comme si quelqu’un·e allait venir me taper sur la main en me disant que je ne fais pas bien les choses. Syndrome de l’imposteur, croyances limitantes ?

Si j’y réfléchis, je sais parfaitement que je me conduis en adulte lorsque c’est attendu. Je réfléchis avant de prendre les décisions les plus importantes, parfois trop mais c’est un autre sujet. Mais alors, où est le problème ?

Déjà, y a-t-il vraiment un problème ? Sûrement pas, au fond : je suis faite ainsi, avec mes doutes et mes incertitudes, mais aussi mes atouts et mes qualités. Et il semble que je coche la plupart des cases de la vie d’adulte.

Le point central de mes interrogations est peut-être ce que j’imagine là propos de cette période de la vie. Du sérieux, du travail, des responsabilités et la tristesse de la perte de ses proches. Qu’il fallait cacher ses émotions, taire sa créativité, brider sa sensibilité. Bref, qu’il fallait montrer un certain visage et cacher tout le reste en moi.

On porte toustes des masques dans la vie publique. Mais en grandissant, j’ai appris qu’il était possible d’alimenter ce masque avec les éléments qui composent ma personnalité. C’est libérateur, mais j’ai parfois ces reflux de doutes qui me disent que peut-être je fais semblant. L’important, c’est ce qu’on est au fond : si ça colle avec l’image extérieure d’adulte, tant mieux !

Je suis indépendante, créative, réfléchie, responsable et posée. Je suis aussi remplie de doutes, d’incertitudes, de peurs et d’angoisses. Au fond, je pense que je suis une adulte et libre. Mais je suis aussi le maillon d’un écosystème social (professionnel et personnel) auquel je m’efforce de coller du mieux que je peux (et je pense que j’y arrive). C’est difficile de cerner qui on est. Je dirais même, c’est un travail de tous les jours. Mais en m’interrogeant sur ce qui me constitue, la créativité, l’hypersensibilité comme les doutes et les indécisions, j’en apprends plus sur moi.

Et c’est le plus important, non ?

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Des bisous si consentis !

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